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Donner naissance à mon premier enfant à São Paulo, au Brésil



Un voyage d'incertitude, d'autonomisation et de maternité dans un pays étranger

Devenir mère est l’une des expériences les plus transformatrices de la vie. Mais le vivre dans un pays étranger, loin des visages et des coutumes familiers de la maison, ajoute des niveaux d’incertitude et de vulnérabilité. Mon parcours vers la maternité à São Paulo, au Brésil, a été un mélange d’émotions : excitation, peur, autonomisation et, finalement, une profonde résilience.


Changer mon plan d'accouchement à sept mois de grossesse

Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai naïvement pensé que j’aurais le contrôle total de mon accouchement. Mais au bout de sept mois, j’ai réalisé qu’au Brésil, la décision d’accoucher par césarienne ou par voie basse ne m’appartenait pas vraiment, mais relevait de mon obstétricien. Le taux élevé de césariennes dans les hôpitaux privés m’a clairement montré que si je restais avec mon équipe actuelle, je serais probablement poussée vers la chirurgie, quels que soient mes souhaits.

Cette prise de conscience m’a terrifiée, mais elle a aussi renforcé ma détermination. J’ai pris la décision difficile de changer toute mon équipe d’accouchement. J’ai trouvé un obstétricien allemand spécialisé dans les accouchements naturels, quelqu’un qui m’a vraiment écoutée et qui a respecté mes choix. Pour la première fois, j’ai eu le sentiment d’avoir à nouveau le contrôle de mon corps. J’ai soigneusement choisi ma sage-femme et ma doula, créant un environnement de soutien qui, je le savais, m’aiderait à faire face à tout ce que l’accouchement m’apporterait.


Le défi d’un accouchement naturel dans un système hautement médicalisé

J’ai choisi d’accoucher à l’hôpital Albert Einstein, l’un des plus réputés du Brésil. Le niveau de soins et l’expertise médicale étaient exceptionnels. Je n’avais aucun doute sur le fait que j’étais entre de bonnes mains. Mais malgré son excellence, l’hôpital n’était pas conçu pour les femmes qui souhaitaient accoucher naturellement. La plupart des femmes qui passaient par ses portes devaient subir une césarienne et je me sentais comme une anomalie dans mon désir d’accoucher sans interventions inutiles.

Même avec mon équipe soigneusement choisie, j’ai dû me défendre à chaque étape du processus. La salle d’accouchement n’était pas naturellement propice au mouvement ou à l’accouchement physiologique, et j’ai dû insister pour conserver mon autonomie. C’était épuisant mais aussi incroyablement valorisant.


Les défis inattendus du post-partum

L'accouchement n'était que le début. La période post-partum m'a frappée d'une manière que je n'avais pas prévue. L'allaitement a été une bataille difficile. Mon bébé souffrait de reflux, ce qui faisait que chaque séance d'allaitement ressemblait plus à une lutte qu'à un moment de rapprochement. J'étais épuisée, dépassée et j'avais du mal à m'adapter à cette nouvelle identité de mère.

La solitude me pesait lourd. Au Brésil, la pression sociale pour allaiter est énorme et la disponibilité du lait artificiel est extrêmement limitée. Je me sentais piégée, comme si je n’avais pas vraiment d’autre choix, même lorsque l’allaitement me paraissait insupportable.

Il y a eu des moments où je me suis demandé si je n'étais pas une mère ratée. La combinaison de l'épuisement, des attentes culturelles et de la récupération physique a créé une tempête d'émotions à laquelle je ne m'étais pas préparée.


Trouver la force dans la lutte

Malgré les difficultés, mon expérience au Brésil m’a appris des leçons inestimables. J’ai appris que défendre mes intérêts n’était pas seulement une option, mais une nécessité. J’ai découvert qu’un bon réseau de soutien peut faire toute la différence, que ce soit pendant le travail ou les jours difficiles qui suivent l’accouchement. Et surtout, j’ai réalisé que la maternité n’est pas une question de perfection, mais de résilience, d’amour et d’apprentissage de la confiance en soi.

Pour toute expatriée qui se prépare à accoucher dans un pays étranger, mon conseil est simple : faites vos recherches, trouvez des professionnels qui partagent vos valeurs et n'ayez pas peur de changer de cap si quelque chose ne vous convient pas. La naissance et la maternité sont des expériences profondément personnelles et chaque femme mérite de se sentir écoutée, respectée et soutenue, peu importe où elle accouche dans le monde.




 
 
 

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